Lire la pensée comme dans un livre: secret et transparence selon Jean Duns Scot et Henri de Gand

Tiziana Suarez-Nani

Abstract


Abstract:

The existence of the «heart’s secrets» is obvious when it comes to human beings, since each protects his inwardness from the eyes of others by hiding it within his body. But what happens in the case of pure spirits? Without a body to protect and hide them, are they at the mercy of the glance of others or do they uphold secrecy ? This is the question that several medieval thinkers asked themselves when they began to think about the language and communication of spiritual creatures (angels or «intelligences»). Do they carry any secret? Do they hide something or are they fully transparent? Discussed in the Summae and the Commentaries of the Sentences of Peter Lombard, these interrogations led to important considerations on communication as a speaker’s act towards its recipient. In this survey, we illustrate John Duns Scotus’ position on the matter. Through his criticism of Henry of Ghent’s doctrine, he delivers a conception of inter-subjective communication that aims at maintaining the secrets of each subject, as well as the private nature of language.

Key words: Language; communication; inter-subjectivity; freedom; belief; vision; listening.
Medieval Authors: Henry of Ghent; John Duns Scotus.

Résumé:

L’existence de « secrets des cœurs » est une évidence dans le cas de l’être humain, qui par son corps cache et protège son intériorité du regard d’autrui. Qu’en est-il chez les purs esprits ? Privés d’un corps qui les abrite et les cache, sont-ils à la merci de tous les regards ou gardent- ils une part de secret ? Telle est la question que de nombreux penseurs du Moyen Age ont

posée lorsqu’ils se sont interrogés sur la communication et le langage des créatures spirituelles (anges ou intelligences). Celles-ci ont-elles des secrets ? Cachent-t-elles quelque chose ou sont-elles parfaitement transparentes ? Abordées dans les «Sommes» et les «Commentaires des ‘Sentences’», ces interrogations ont suscité d’importantes ré exions sur la communication en tant qu’acte d’un locuteur à l’égard d’un destinataire. Dans cette étude nous allons illustrer la position de Jean Duns Scot qui, par le biais de la critique adressée à Henri de Gand, élabore une conception de la communication intersubjective visant à sauvegarder le secret de chaque sujet et à maintenir le caractère privé du langage.

Mots clé: Langage ; communication ; intersubjectivité ; liberté ; croyance ; vision ; écoute.
Auteurs médiévaux: Henri de Gand ; Jean Duns Scot



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